Le tourisme durable

Par son développement explosif au cours des dix dernières années, le tourisme est devenu la première « industrie » en termes de rendement. En 2006, elle occupait plus de 250 millions de personnes dans le monde et représentait 10.4% du PIB mondial. Selon l’OMT, en 2010,  plus d’un milliard de touristes se déploieront dans le monde.

Le tourisme, dans un pays industrialisé comme le nôtre,  concerne toute la population : par sa pratique (6 Belges sur 10 partent en vacances) et par son attrait (des centaines de milliers de visiteurs aux traditionnels Salons des vacances).
Activité transversale, le tourisme balaie tous les secteurs de l’activité humaine : l’économie, le social, l’environnement, la culture, les droits de l’homme…

L’impact du tourisme n’est donc pas neutre et il convient de s’interroger sur les conséquences du tourisme de masse:

– des emplois sont crées mais lesquels ?
– le tourisme développe des secteurs économiques mais au profit de qui ?
– il favorise les contacts mais entraîne dans son sillage la prostitution et la mendicité
– il permet la découverte de merveilleux sites naturels mais les dévaste en préférant la rentabilité à la protection.

Quand on se penche sur les chiffres, l’état des lieux est alarmant:
– Seul 3 à 5% de la population mondiale peut voyager au-delà des frontières de son pays.
– Dans les pays du Sud, les touristes utilisent en moyenne 7 à 10 fois plus d’eau que la population locale.
– Aux Philippines, l’eau utilisée pour alimenter un golf permettrait de pourvoir aux besoins quotidiens de 15.000 habitants de Manille ou de 60.000 habitants de zone rurale.
– Environ la moitié des 130 millions de tonnes de carburants utilisés par l’aviation civile mondiale sont destinés au tourisme.
– Un seul vol, suivant la distance, l’altitude, le type d’appareil… peut être 100 fois plus préjudiciable à l’environnement qu’un voyage en train.
– Une heure de vol, pour chaque passager, entraine plus d’émissions qu’une seule personne au Bangladesh pour ses activités de l’année entière.
– Depuis 1980, 70% des récifs coralliens des côtes de l’océan indien ont été détruits.
– Au Népal, chaque trekkeur consomme en moyenne 6 kg de bois de chauffage par jour, alors que le pays manque de bois et souffre d’érosion des sols (qui provoque inondations et glissements de terrain).

Le constat est clair : dans son développement actuel, l’industrie touristique porte en elle-même les germes de sa destruction !

Définition

D’après l’OMT, le tourisme durable doit:

 » – exploiter de façon optimum les ressources de l’environnement qui constituent un élément-clé de la mise en valeur touristique, en préservant les processus écologiques essentiels et en aidant à sauvegarder les ressources naturelles et la biodiversité;
– respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leurs atouts culturels bâtis et vivants et leurs valeurs traditionnelles et contribuer à l’entente et à la tolérance interculturelles;
– assurer une activité économique viable sur le long terme offrant à toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques équitablement répartis, notamment des emplois stables, des possibilités de bénéfices et des services sociaux pour les communautés d’accueil et contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.
Le développement durable du tourisme requiert la participation, en connaissance de cause, de tous les acteurs concernés, ainsi qu’une forte direction politique pour assurer une large participation et l’existence d’un consensus. Le tourisme durable est le fruit d’efforts permanents et il exige le contrôle constant des effets de cette activité, ce qui suppose l’adoption, chaque fois qu’il y a lieu, des mesures préventives et/ou correctrices nécessaires. »

Un commentaire Add your own

  • 1. gtozetti  |  19 mars 2010 à 8 h 51 min

    Bonjour,
    Pour une réflexion complète sur le sujet :
    LAMIC Jean-Pierre, Tourisme durable, utopie ou réalité? Editions L’Harmattan, avril 2008,

    Et un événement majeur : Le 1er Forum National du Tourisme responsable qui se tiendra à Chambéry du 11 au 13 juin 2010,

    Cordialement
    Jean-Pierre Lamic

    Réponse

Laisser un commentaire

Trackback this post  |  Subscribe to the comments via RSS Feed