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Le slow tourism, l’éloge de la lenteur

Inspiré par le mouvement slowfood qui s’est forgé en opposition à la malbouffe et aux fast-foods, le « slow tourism », en français tourisme lent, prône l’éloge de la lenteur. Le slow tourism c’est prendre un temps que l’on ne s’accorde plus dans les sociétés occidentales pour découvrir et apprécier. C’est redonner au tourisme ces valeurs premières de temps de plaisir et de repos.

Voyage à roulotte, en mobylette, en vélo, il s’agit de prendre son temps pour découvrir une destination, de vivre au rythme de la population locale.

« Le tourisme lent vise à combiner respect de l’environnement, préservation des spécificités locales et plaisir de voyager », explique Ghislain Dubois, maître de conférences à l’université de Versailles.

Le train et le bateau sont des moyens de déplacement privilégiés du tourisme lent. Le transsibérien (vitesse moyenne 60 km par heure) ou l’orient-express ont de nouveau le vent en poupe; les voyages sur cargos marchands se développent également.

En partant moins souvent mais plus longtemps, les sauts de puces en avion, très friands en émissions de CO2, sont évités. Rappelons que même si la part du tourisme aux émissions mondiales de CO2 reste faible (environ 5%), les postes transports reste cependant très polluants et le tourisme lent fournit une excellente alternative.

Contribution du tourisme aux émissions CO2 (%)
Transport aérien 40%
Transport routier 32%
Hébergement 3%
Autres modes de transports 21%
Autres activités 4%
Total activités mondiales 4,9%

7 avril 2010 at 12 h 43 min 11 commentaires

De l’importance du déplacement ferroviaire dans un tourisme responsable

Une réflexion de Gérard Watelet sur le rail comme part essentielle du tourisme durable.

Passionné depuis ma prime enfance par les voyages en train, cartésien de nature, j’ai toujours cherché d’où venait cette passion et ce qui la portait ainsi depuis tant d’années. Historiquement, c’était simple : vacances familiales à bord de trains diurnes et nocturnes vers la Suisse et l’Italie, premières expériences d’adolescent découvrant la richesse de l’Europe par le rail qui alors s’imposait, toute une ambiance dont je veux aujourd’hui analyser la magie.

Même si certains ne supportent pas de voyager à contresens et d’autres ne se sentent pas bercés par le train de nuit, je n’ai jamais, d’Irlande en Turquie, de Laponie en Andalousie, jamais rencontré quelqu’un qui ne se sentait pas en sécurité en train. Quand les voyageurs sur route sont parfois plus crispés sur un volant imaginaire que leur conducteur, quand les sueurs froides ne sont pas rares sur le front des voyageurs aériens, quand le teint de bon nombre de voyageurs maritimes ferait jalouser un caméléon, le train nous met en confiance et délie les langues, permettant ainsi à qui le souhaite une relation parfois éphémère mais souvent enrichissante avec la population des régions traversées. Les anecdotes dans ce sens sont nombreuses et l’existence même d’un festival cinématographique tel que Cinérail l’atteste au plus sceptique.

Cette confiance permet aussi de mieux jouir de merveilleux paysages, dont les pionniers du rail du XIXème siècle ne nous ont pas privés. Celui qui, ferroviairement, a suivi les berges du Rhin ou celles du Douro, a escaladé la Jungfrau ou le sommet de l’île de Man, a parcouru les gorges de la Selja ou longé la côte d’Azur, pourra le confirmer : nulle part ailleurs qu’en train, il n’est possible de profiter autant de ces sites dans toute leur splendeur.

A l’heure où nos esprits n’ont plus droit à l’inconscience quant aux conséquences de nos choix en matière de déplacements, le train retrouve toutes ses lettres de noblesse. Point n’est besoin ici d’encore étudier ses retombées sur l’environnement : tant d’études ont démontré que pour une infrastructure somme tout limitée, le rail offrait le meilleur rapport déplacement/pollution.

Et puisque nos consciences s’éveillent aussi au devenir de régions parfois défavorisées, il ne nous échappera pas qu’utiliser touristiquement des lignes menacées de désaffection ne peut que contribuer modestement mais sûrement à leur pérennité au profit des populations locales. Je ne prendrai comme exemple que les deux superbes lignes traversant les Cévennes, où depuis deux ans, des élus locaux imposent manu militari un arrêt quotidien  à un train qui a oublié son rôle de lien entre les régions.

En matière de tourisme ferroviaire, tout reste à faire…. et nous sommes concernés ! Laissons à la grande vitesse le soin de nous transporter rapidement vers la région que nous voulons découvrir. Osons le train traditionnel  pour aller vers les autres et vers leur patrimoine.  A moi de vous faire découvrir les multiples possibilités de découvertes en train et c’est ce à quoi je m’engage à chaque parution de cette lettre d’information.

Gérard Watelet (www.trencostudies.be)

29 mars 2010 at 10 h 30 min 1 commentaire


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