Archive for avril, 2010

WWOOF: bande annonce du film

29 avril 2010 at 14 h 52 min 1 commentaire

Le voyage: un choc des cultures ?

Chronique Cocktail Curieux du 28 avril (diffusée à 16h30 sur la Première)

Le tourisme responsable, c’est toujours une rencontre de cultures différentes, c’est ce qui en fait la richesse. Mais comment éviter le choc des cultures?

Un proverbe tibétain dit : le voyage, c’est la fin de nos certitudes. Je l’aime beaucoup parce qu’il traduit bien cette notion que nous tentons de mettre en avant avec le tourisme responsable: l’ouverture aux Autres, en les respectant pour ce qu’ils sont et non pas pour ce que nous voulons qu’ils soient.

Petite anecdote pour illustrer ce genre de situation. Une agence québecquoise propose une découverte au pays des Amish. Rappelons nous d’abord que les Amish, ce sont des habitants de la région de Philadelphie, qui vivent dans une communauté extrêmement conservatrice et qui rejettent les progrès technologiques. Cette agence de tourisme organise une visite comme on le fait pour les jardins zoologiques, dans le cadre d’un voyage de plusieurs jours où l’on vous fait miroiter une découverte authentique. Ce que vous faites en réalité, c’est une visite au pas de charge sur un itinéraire tout à fait balisé. On vous laisse croire que vous allez comprendre cette communauté que vous pourrez photographier, vous bénéficierez d’un dîner annoncé comme traditionnel et vous pourrez même entrer dans une de leurs maisons.

C’est heurtant pour les adeptes du tourisme responsable de voir se multiplier de tels programmes qui font débarquer au sein d’une communauté humaine, des touristes  en rangs serrés, avides d’ »authenticité », de découverte d’une autre culture mais pour lesquels le spectacle est organisé. Pour arriver au lieu de visite, les touristes utilisent un autocar de grand luxe, avec écrans TV, internet, radio satellite et tout le confort extra-moderne que rejettent justement les Amish. On peut imaginer que pour elles, cette invasion touristique est plus que déstabilisante puisqu’elle remet en cause les fondements même de leur organisation. Elle est en tous cas peu respectueuse  voire méprisante pour le genre de vie choisie par les Amish et traduit cette superbe occidentale vis-à-vis des autres modes de vie.

Ce n’est pas neuf, l’ethnotourisme existe et se développe.

Ce type de tourisme peut être positif d’ailleurs lorsqu’il est le fait de voyageurs responsables, en petits groupes, n’imposant pas des règles de vie destinées à satisfaire leur confort mais au contraire est basé sur la volonté de connaître, de comprendre dans la discrétion, la lenteur et le respect. Et la rencontre des cultures peut, à terme, lentement, être positive pour les deux.

Par contre, lorsqu’il s’agit de grands groupes organisés, cette présence touristique déstabilise l’équilibre social, perturbe la culture traditionnelle qui est mise en scène pour satisfaire la curiosité du groupe. Pour permettre des photos, on assiste le plus souvent à une folklorisation des traditions culturelles, à une dégradation du patrimoine culturel par une pression démographique qui provoque des chocs culturels. On est loin de l’apprentissage de l’altérité qui fait la beauté du tourisme responsable.

Est-ce que cela veut dire que les touristes ne peuvent pas aller dans certaines zones. ?

Cela veut dire que le touriste responsable évitera de mettre en péril des populations, des régions pour satisfaire sa propre envie, sa curiosité et qu’il adoptera des attitudes visant à minimiser au maximum l’impact négatif de sa présence. On assiste d’ailleurs depuis quelques temps à des réactions d’hostilité marquées de certaines populations en Amérique latine par exemple qui refusent l’accès des touristes à leur territoire ou qui le limite, conscients des dégradations et des perturbations qu’ils provoquent.

Il convient quand même de noter que cette forme de tourisme aide certaines communautés à valoriser et faire connaître leur culture.

Dans une récente interview Sylvie Brunel nous fait part de ce paradoxe: « la disneylandisation, c’est l’exotisation des mœurs, des coutumes et des vêtements locaux, pour en faire des digests aisément appropriables par l’industrie du tourisme. Elle est ambiguë parce qu’elle permet aussi à des cultures mourantes de retrouver une vitalité, une nouvelle identité et d’en rendre les possesseurs fiers, alors qu’ils n’avaient pas conscience de la valeur de ce qu’ils portaient. Les exemples sont nombreux : Maoris de Nouvelle-Zélande, Dogons du Mali… Ces peuples se réapproprient ainsi leur histoire. Cette démarche, d’ailleurs, se conclut souvent par l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. [—] La question est de savoir si les populations locales se mêlent du processus touristique ou si elles en sont dépossédées et deviennent des sauvages à plumes.« 


Le mauvais exemple a été donné par certains médias dans ce domaine.

Une chaîne française de tv, soucieuse de multiplier son audience avait envisagé de faire adopter par un groupe d’Occidentaux des coutumes et usages d’un peuple premier. Les tournages ont été arrêtés suite à une campagne menée par la Fédération internationale des droits de l’homme et ICRA international, une association qui défend les droits des peuples indigènes. Je vous recommande vivement la lecture de leur magazine IKEWAN qui dénonce en permanence ces atteintes notamment dans le domaine touristique. Il faut savoir qu’après des années de discussion, l’ONU a enfin en 2007 adopté en texte qui protège  ces populations et leur reconnaît le droit de jouir librement de leurs terres, de leurs ressources naturelles, de ne pas être déplacés ou d’être indemnisés équitablement. Malheureusement dans beaucoup d’endroits du monde, ces sites par leur beauté, par leur biodiversité, par leur authenticité intéressent des investisseurs étrangers qui s’en accaparent au mépris des lois et en s’appuyant parfois sur une corruption locale. Et aucune sanction n’est prévue.

C’est ainsi qu’une population Hadzabé en Tanzanie qui compte encore un millier de personnes est menacé de disparition complète. Les terres ancestrales sur lesquelles ils vivent depuis toujours sans posséder de titres de propriété écrits comme c’est le cas dans beaucoup d’endroits , par tradition, ont été vendues par le gouvernement tanzanien à de riches investisseurs du Golfe pour y implanter des terrains de chasse et de Golfe.

Alors que pouvons nous faire ?

Ce que nous recommandons, c’est de pas être complice de tels agissements en nous rendant dans des zones touristiques industrielles qui fonctionnent sur ces atteintes manifestes aux droits de l’homme.

Je voudrais voir la tête d’un certain nombre d’entre nous qui ne se sentent pas concernés par cet aspect si demain, des petits hommes verts descendaient sur notre Planète pour y installer des zones touristiques pour eux en méprisant nos droits, notre culture, notre environnement.

Marie-Paule Eskénazi

28 avril 2010 at 10 h 51 min 1 commentaire

Réaction à la Déclaration de Madrid

Le tourisme est un droit de l’Homme selon la Commission Européenne

Antonio Tajani, commissaire européen à l’entreprise et à l’industrie, a déclaré que le tourisme était maintenant un droit de l’Homme et que les retraités, les jeunes et les personnes qui ne sont pas assez riches ….

Lire l’article sur Agoravox

20 avril 2010 at 13 h 13 min Laisser un commentaire

La Déclaration de Madrid, pour un tourisme durable et responsable

Les ministres du Tourisme de l’Union Européenne viennent d’adopter la Déclaration de Madrid, se prononçant ainsi en faveur d’un tourisme durable. Le texte établit une liste de recommandations à la Commission européenne pour la mise en œuvre d’une dynamique touristique durable dans l’espace européen.

Il intègre le concept de durabilité dans tous les secteurs liés au tourisme (transports, traitement des déchets, gestion de l’eau, etc.) mais insiste particulièrement sur le tourisme social, qui vise à aider les personnes handicapées ou défavorisées à partir en vacances.

Le ministre espagnol de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce, Miguel Sebastián, a déclaré  que la Déclaration de Madrid constituait « un premier pas vers l’engagement de l’Union et de tous les États membres pour un secteur touristique durable, moderne et socialement responsable ».

La protection des consommateurs n’a pas été oubliée avec l’objectif d’une harmonisation des normes de protection, étant donné la multiplicité des langues, des normes et des systèmes juridiques existant aujourd’hui.

La problématique du vieillissement de la population européenne a été abordée et l’Espagne a présenté son projet pilote « Turismo Senor Europa », qui facilite la circulation des citoyens européens à destination de l’Andalousie et des Îles  Baléares. Aujourd’hui près de 50 000 personnes ont déjà bénéficié de ce programme.

Plus d’infos

20 avril 2010 at 11 h 53 min Laisser un commentaire

Tourisme autrement Rencontre Triodos: une présentation de la finance éthique

Tourisme autrement asbl et la Banque Triodos vous invitent à une rencontre qui aura lieu :

lundi 17 mai à 20 h

139/3 rue Haute à 1000 Bruxelles

Vous aurez l’occasion de faire la connaissance de la Banque Triodos, une banque durable qui réinvestit l’épargne de ses clients uniquement dans des projets à plus-value sociale, culturelle et environnementale.

La Rencontre Triodos,  c’est :

une rencontre informative sur l’activité bancaire durable : pas d’exposé aride et théorique, mais une explication concrète et interactive et la possibilité de recevoir des informations sur mesure.

une autre façon d’apprendre à connaître la Banque Triodos autour d’un verre !

une idée créative avec un extra financier pour notre organisation: pour chaque compte d’épargne Triodos ouvert à la suite de cette soirée, avec un premier versement de 100 euros ou plus, la Banque Triodos nous offre 20 euros

Cette petite somme nous est très utile pour la poursuite de nos activités de sensibilisation à des comportements touristiques positifs.

Vous êtes intéressé(e)? Réservez vite votre(vos) place(s)! Contactez-nous via un e-mail à contact@tourisme-autrement.be. Amenez vos amis : nous vous présenterons le prochain Salon du Tourisme durable et vous offrirons des entrées gratuites. Nous vous attendons!

Vous êtes intéressé(e) mais cette date ne vous convient pas? Contactez-nous et la Banque Triodos vous enverra par la poste l’information sur la banque et ses formules d’épargne durable.

Au plaisir de vous y retrouver

L’équipe de Tourisme autrement

19 avril 2010 at 15 h 28 min Laisser un commentaire

Premier carnet de voyage: Rencontres au Bénin

Rencontres au Bénin, le pays de l’authenticité…

J’ai croisé Obama à Tanongou, dans un petit village de l’Afrique de l’Ouest, très authentique. Il se promenait… sur le dos de sa sœur. A Koussoukoingou, j’ai découvert des cases fortifiées assiégées par les chèvres et le maïs… J’ai eu envie de les peindre. A Possotomé, j’ai participé à la pêche traditionnelle sur le lac Ahémé et j’ai été séduite par la baignade. Dans le parc de la Pendjari, j’ai vu des gazelles, des hippopotames, des singes, etc. Tels ont été les quelques grands moments de mon périple au Bénin.

Ce voyage solidaire et écologique avec Eco-Bénin (www.ecobenin.org) a été une expérience fantastique. J’y ai surtout aimé les rencontres, les échanges culturels et la découverte d’une nature et d’une culture étonnantes, avec le vaudou, cette pratique animiste méconnue de nos contrées, mais selon moi vise la protection des ménages, des familles, des villages, avec des exceptions!

Le Bénin, pays d’origine du vaudou

Non sujet aux guerres et aux épidémies, avec peu ressources minières, le Bénin est longtemps resté inconnu. Désireux de partager ses richesses, il ouvre maintenant ses villages, ses musées, ses cases, au tourisme écologique et solidaire: la visite d’un hôte y est considérée comme un véritable prestige.

Situé en Afrique de l’Ouest sur le golfe de Guinée, la position géographique côtière du Bénin ne manque pas d’attraits, avec ses possibilités de pêche et de baignades. On peut accéder facilement aux pays frontaliers: le Burkina-Faso et le Niger au Nord, le Nigeria à l’Est et le Togo à l’Ouest. C’est une société démocratique, une contrée calme et stable, avec le soleil, la lumière, les couleurs, la musique en prime.

J’y ai découvert une alliance intéressante de d’attractions naturelles et culturelles telles que la vie quotidienne en harmonie avec l’environnement, les parcs naturels, les lacs et les cascades, les métiers traditionnels, les marchés, les plantes médicinales, la cuisine, l’architecture, les croyances en différentes divinités, la pratique du culte vaudou, les contes et légendes, … J’en passe et des meilleures. Mais tout dévoiler limite les surprises!

Avec sa cinquantaine de groupes ethniques, l’art (la peinture ou la sculpture notamment de récupération, la vannerie, les masques guèlèdè, les tentures à broderies, les tissus appliqués) et le folklore (les danses, les costumes, les musiques) m’ont enthousiasmée. Au-delà des ethnies, des langues, des religions, le sentiment d’appartenir à un même pays et la volonté de vivre en paix sont très ancrés. Là où je suis allée, la solidarité n’est pas un vain mot.

Le Bénin attirera donc l’amateur de nature et de culture, l’artiste ainsi que l’artisan, le sportif, le professionnel à la recherche d’autres techniques, le scientifique passionné par des domaines pointus. Que ce soit avec Kofi, Sylvie, Hermione, Jules, Justin, Pierre, Abiba, Aménophis, Xavier, Parfait, et tous les autres, les contacts et les discussions, en français, la langue véhiculaire de cette ancienne colonie française, m’ont franchement plu.

Une formule solidaire et écologique

De plus, j’ai opté pour un voyage «responsable, durable», qui applique les mêmes principes que le commerce équitable; il est solidaire dans la mesure où il bénéficie directement aux populations locales en leur procurant un revenu complémentaire; il est écologique car il respecte l’environnement et, quand il y a déplacement en avion, compense les émissions de carbone par des actions concrètes en faveur de la biodiversité.

Au Bénin, l’habitant vit au rythme des saisons et de la musique, refusant le diktat de la montre et consacrant le temps nécessaire… à saluer chaque personne qu’il croise. Les enfants accueillent les «Blancs» par de joyeux Yovo». Les traditions s’avèrent teintées de modernité: le pays compte nombre d’adeptes du portable et d’Internet, là où il y a du réseau et de l’électricité…

Partir à la rencontre de tels peuples et de sagesses traditionnelles demande une certaine ouverture d’esprit, de la réceptivité et de l’humilité pour s’adapter à la réalité et non la conformer à ses désirs. Le véritable voyage de découverte, disait déjà Proust, ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

Une véritable immersion locale

Pour connaître un peu plus le Bénin, je suis restée cinq semaines là-bas, d’octobre à décembre dernier. Cette saison est particulièrement idéale car la végétation, après la pluie, rend le paysage déconcertant. C’est l’ONG Eco-Bénin qui a organisé mon séjour sur place, de Possotomé à Porto Novo en passant par Koussoukoingou, Tanongou, Ouidah, Cotonou (une ville trop remuante et polluée à mon goût). A travers son option de tourisme solidaire et écologique, l’organisation veut améliorer le niveau de vie des communautés locales et dynamiser l’économie dans une perspective durable.

Solidaire, cela signifie, concrètement, que l’ONG répartit les coûts des services locaux à raison de 45% pour ses prestations diverses, de 25% pour le développement local, de 20% pour l’entretien des circuits et de 10% pour son fonctionnement. Les montants prévus dans l’intérêt général des villages sont accordés d’une part aux prestataires des services, soit les guides, les restaurateurs, etc. D’autre part à la communauté via un projet général choisi par le village pour que le tourisme bénéficie à tous.

Ecologique, cela veut dire, pratiquement, qu’Eco-Bénin propose à ses hôtes, sur chacun de ses sites, une Action Carbone destinée à compenser les émissions polluantes dues aux déplacements. J’ai ainsi participé à la plantation de… deux millions de plantules de palétuviers, mais à l’horizon 2012, au lac Ahémé.

L’objectif final consiste à rétablir de bonnes conditions de pêche et de pratique religieuse. Les populations environnantes ont ainsi les revenus et les conditions nécessaires pour continuer à vivre dans leur village d’origine et ne sont pas obligés, pour des raisons notamment économiques, d’aller vivre en ville!

Les formules de séjour, de stage ou de volontariat d’Eco-Bénin visent l’immersion culturelle et les conditions de vie sont simples, à l’exemple du quotidien de nos hôtes. L’hébergement, la restauration, le guidage et l’artisanat sont gérés par la population locale. L’ONG veille cependant à la propreté et à la sécurité des lieux et à un minimum de confort.

Les circuits proposés sont accessibles à tous les publics, à tous les âges, à des personnes isolées de même qu’à des groupes ou des familles. On opte pour la faune sauvage, la flore exotique, les musées, l’histoire, l’apiculture… Un peu en fonction de ses envies.

Catherine Piret, journaliste belge

catherine.piret@skynet.be

Bruxelles, avril 2010

19 avril 2010 at 9 h 05 min 3 commentaires

Jugement contre Ryanair

Ryanair et Bruseels Airlines viennent d’être condamnés par le Tribunal de Namur pour leurs conditions générales « peu accessibles et peu lisibles ».

Des articles sur le sujet à lire sur Pagtour

16 avril 2010 at 12 h 13 min Laisser un commentaire

Un clic pour être solidaire

Le nouveau projet de la Millénium Foundation, intitulé Massivegood, permet de faire un don de 2€ lors de l’achat de billets d’avion. Le projet a été lancé le 23 septembre dernier à New-York devant de nombreux chefs d’Etat concernés par les problématiques de santé et des professionnels de l’industrie touristique. L’idée est que chacun donne un peu, au lieu de demander des millions à quelques « happy few » qui en ont les moyens.

Pour l’instant seulement disponible aux Etats-Unis, Massivegood représenterait la plus grande levée de fonds privés jamais réalisée (évaluée à 1 milliard de dollars par an selon la firme McKinsey). L’argent collecté rejoindra un fonds de lutte contre la malaria, la tuberculose et le HIV et sera géré par UNITAID. Cet organe de l’Organisation mondiale de la Santé récolte déjà les revenus engendrés par la taxe sur les billets d’avion en vigueur dans une vingtaine d’états.

Les systèmes de réservations informatiques Amadeus, Sabre et Galileo, leaders du marché, se sont accordés afin d’offrir la possibilité à tous les voyageurs en avion de faire un don de 2€, par simple clic lors de l’achat de leur billet d’avion, d’une réservation dans un hôtel ou d’une location de voiture.

Le concept devrait ensuite être adapté à d’autres secteurs commerciaux. Ainsi nous pourrons au quotidien accomplir des actes solidaires, indolores via ces micro-dons, mais à l’impact final considérable.

Rappel :

• La malaria tue un enfant toutes les 30 secondes – 2$ suffisent à traiter 2 enfants contre cette maladie.

• La tuberculose tue 1 personne toutes les 15 secondes- 24$ permettent de traiter un adulte contre cette infection.

• Le HIV tue 1 personne toutes les 13 secondes – 40 $ permettent de traiter un enfant pendant un an.

• Près de 2 milliards de billets de d’avion sont vendus chaque année.

• Les industries du tourisme et du voyage représentent près de 10 % du PIB mondial avec environ 6500 milliards de dollars générés.

Plus d’informations :

– site web de la Millénium Foundation

– site web Massivegood

15 avril 2010 at 11 h 52 min Laisser un commentaire

Tourisme et dons de médicaments

Rubrique hebdomadaire sur la Première. Réecoutable en podcast sur le site de la radio Première.

Aujourd’hui une réflexion basée sur le lien entre le tourisme responsable et le don de médicaments.

Un comportement souvent basé sur de bons sentiments mais qui n’est pas sans danger… Le médicament n’est pas un bien de consommation comme les autres : c’est un produit actif, nécessaire à la santé, qui correspond à des normes strictes de mise sur le marché. Bien que cela parte le plus souvent d’un bon sentiment, c’est un geste à proscrire. Les professionnels de la santé ont constaté combien les médicaments inappropriés peuvent causer plus de préjudices que l’absence même de médicaments.

Tout d’abord,  ces médicaments non utilisés sont peut-être des faux. Ensuite, ils ne sont pas nécessairement adaptés aux conditions locales. Comment seront-ils conservés ? A qui et comment seront-ils distribués? Les risques augmentent lorsque les notices ont disparu et que les conditionnement ont été entamés. Quant la notice existe, elle n’est pas nécessairement dans la langue du pays. Enfin, ces médicaments ont une date de péremption à laquelle l’utilisateur potentiel n’a peut-être pas été sensibilisé. Cela ressemble donc à un cadeau « empoisonné ».

Pharmaciens sans frontières et l’OMS ont édicté des chartes disponibles sur leur site et qui soulignent ces dangers. En plus de ne pas correspondre à la politique de santé du pays, ils entrent en concurrence avec l’économie locale. Les faux médicaments sont malheureusement une réalité quotidienne dans certains pays du Sud où on les trouve sur les marchés publics, à la pièce (et donc non emballés) et exposés au soleil. Ces médicaments vendus au rabais sont certes plus accessibles pour la population locale mais aussi plus dangereux.

Par ailleurs, parce que les médicaments venus de l’occident paraissent plus fiables,  certaines personnes sans aucun comportement éthique, se font prescrire des quantités importantes de médicaments avant un départ en vacances, des médicaments dont elles obtiennent le remboursement par la mutuelle. Ces médicaments sont ensuite revendus dans des pays du Sud, à des circuits plus ou moins organisés. La conséquence, c’est une concurrence accrue avec les pharmacies locales, qui sont elles agréées et achalandées par des circuits officiels, et qui peut mener à leur faillite.

En conclusion, le comportement touristique responsable en matière de médicaments serait de ne pas abandonner sur place vos médicaments non utilisés. Si vous disposez de médicaments correctement emballés et accompagnés d’une notice,  ne le remettre  qu’à des professionnels de la santé. Pour manifester sa solidarité, faites plutôt un don à Pharmaciens sans frontières ou une autre ONG d’aide humanitaire. Ces organismes reconnus travaillent avec les autorités locales dans une perspective réelle d’amélioration de la santé publique des populations locales.

14 avril 2010 at 16 h 04 min Laisser un commentaire

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